La série Drôles de dames (1976-1981) met en scène trois femmes superbes qui ont décidé d’intégrer les services de police pensant s’y accomplir. Mais elles se retrouvent cantonnées à des tâches très ennuyeuses.
La providence faite homme…
Un jour, la providence leur sourit : la providence, c’est un homme, bien entendu, qui se prénomme Charlie Townsend. Un homme de pouvoir, un homme mystérieux, dont on ne verra jamais le visage. Ce puissant inconnu les sort du placard pour en faire ses « anges » (Charlie’s Angels est le nom original de la série) et leur faire mener des enquêtes excitantes.
Se déguiser pour exister
Absolument sexy, ces drôles de dames doivent endosser les déguisements les plus divers pour s’infiltrer incognito et ne pas alerter les suspects qu’elles poursuivent. Elles revêtent tour à tour la jupette de la joueuse de tennis, la tenue playmate pour un magazine de charme, l’uniforme de militaire ou encore la blouse d’infirmière… Ces drôles de dames savent mettre leurs atouts en avant pour parvenir à leurs fins et gagner la confiance de ces messieurs.
Ce qui est frappant dans chaque épisode, c’est que bien qu’elles soient loin d’être idiotes ou écervelées, elles se transforment « en adolescentes hystériques lorsqu’il s’agit de Charlie » (la citation est de AlloCiné). Intriguées et totalement conquises par leur mystérieux patron (qui n’est la plupart du temps qu’une voix, ou qui apparaît seulement de loin, de dos, mais entouré de jolies femmes), les filles paraissent régresser quand le sujet concerne Charlie.
Un girl power façon génération X
Cette série télévisée est parfois présentée comme les prémices du girl power. Bon d’accord, mais alors un girl power façon Génération X, c’est-à-dire des femmes jolies, fortes, compétentes dont le pouvoir est… au service d’un homme ! Car oui, notre pouvoir, notre intelligence, notre vivacité, nous les avons docilement mis au service des hommes. Mais pouvions-nous vraiment faire autrement ?…
Cela vous intéresse de savoir comment la Generation X a préparé #metoo en silence ? C’est l’objet de mon essai Affirmez-vous ! publié cette année chez Pocket.
Je suis assez curieux de savoir comment vous êtes passée de Drôles de Dames à un essai sur le Féminisme. Pour être tout à fait sincère, je me pose aussi la question de savoir ce que cet essai à avoir avec la méditation. J’imagine que Metoo rend les femmes pour consciente d’elle même et les rapproches chaque jours un peu plus du bonheur ?
Bonjour Renan, merci pour votre question très intéressante. La série « Drôles de dames » symbolise à mes yeux la manière dont les femmes de ma génération ont été conditionnées. Si elles voulaient trouver leur place dans la société, il fallait qu’elles travaillent pour un homme, un patron. C’était très difficile de faire autrement. Par ailleurs être séduisante comme ces drôles de dames était un « atout » certain, même pour des postes qui demandaient des diplômes et une formation intellectuelle solides. En fait, les femmes étaient identifiées avant tout à leur physique, ce qui bien sûr perdure aujourd’hui… Voilà le rapport entre cette série et une conscience féministe. Et pour moi, la méditation est la pratique qui m’a permise de voir ce système plus clairement et de pouvoir m’en libérer. C’est tout l’objet de mon essai : montrer aux femmes qu’elles peuvent sortir du sentiment d’imposture qu’elles ont intégré et retrouver de la force grâce à la méditation. Bonne journée.