Ne plus être embarrassé de sa sensibilité.
Être sensible n’est pas une valeur très prisée par nos sociétés actuelles… Et pourtant n’est-ce pas purement humain ?
Notre sensibilité est une porte ouverte, tangible, vers notre capacité à nous laisser toucher, à entrer en lien, à aimer.
Si nous persistons à ignorer cette sensibilité comment savoir si nous avons un cœur ?
Paradoxalement, sortir de cet embarras pour notre sensibilité, l’accepter comme une chance d’être plus humain, nous rend plus fort au quotidien. Si, par une écoute attentive, nous identifions mieux ce qui nous blesse, nous pouvons nous ajuster à la situation en conséquence, nous trouvons plus facilement comment parler à nos proches ou à nos collaborateurs. Conscients de notre sensibilité et de celle des autres, nous sommes davantage en rapport à cette dimension à la fois complètement intime et pourtant partagée par toutes les femmes et tous les hommes sans exception.
Être bon avec soi-même pour devenir bon avec les autres
Si nous pouvions enregistrer la myriade d’insultes que nous nous adressons au quotidien, cela nous serait probablement insupportable de les réécouter !
« Mais quelle andouille ! Quelle idiote ! Ah cette maladresse, c’est toi tout craché ! Tu ne peux pas t’empêcher de te planter ! C’était couru d’avance ! Tu l’as bien cherché … »
Plus nous avançons sur le chemin de la bienveillance, plus cette manière de faire nous semble grossière, cruelle et parfaitement inutile. Comment traiter les autres avec bonté quand nous sommes si durs avec nous-mêmes ?
Apprendre à nous « parler » avec gentillesse, à avoir de la bonté pour nous-mêmes, de la sollicitude, de l’indulgence pour ce que nous considérons comme nos erreurs ou nos travers peut réellement nous aider à améliorer notre relation aux autres.
Extraite de La méditation de la bienveillance, éditions Leduc.