Avez-vous déjà remarqué que quand quelqu’un est vraiment bon, tout est léger à commencer par sa présence ? La bonté est légère. Les choses bonnes sont délicates, aériennes, subtiles.
Tout ce qui est bon est léger.
écrit Nietzsche dans Le crépuscule des idoles.
En découvrant la méditation j’ai fait une découverte qui peut paraître à priori paradoxale : plus on sent le poids de son corps sur le coussin de méditation et plus on abandonne la lourdeur !
Trouver son propre poids pour devenir léger ?
Trouver son propre poids, habiter pleinement son corps, au lieu d’être perdu dans sa tête, nous rend plus léger. N’est-ce pas étonnant ?
Et pourtant, c’est souvent par manque d’assurance ou de confiance que l’on est lourd, pataud, maladroit et même parfois méchant…
La méditation, en nous aidant à retrouver une forme de confiance simple, nous offre la possibilité d’être plus léger. Elle nous invite à aborder la vie avec davantage de délicatesse. Cela nous permet de laisser parler notre bonté naturelle ; cette bonté toute simple qui vient de l’attention que l’on porte aux autres.
Ne plus alourdir les situations
En méditant nous découvrons que nous sommes entièrement légitimes, sans rien avoir à prouver. Nous cessons de faire pour enfin être. Nous réalisons que nous avons notre place sur cette terre, et cela nous rend léger, joyeux, détendu. En nous posant, nous laissons éclore notre légèreté.
Au fond, cela nous rapproche de notre vraie nature, celle qui aspire à aimer et à aider. Et non à alourdir les situations ou les événements.
La légèreté du coup de crayon
J’ai récemment visité l’exposition du peintre américain Cy Twombly organisée par le Centre Pompidou de Beaubourg. J’y ai acheté un petit livre : un court essai de Roland Barthes sur le peintre. Voici un extrait qui parle de la légèreté du « coup de crayon » de Cy Twombly :
On pourrait penser que, pour dire le crayon, il faut l’appuyer, en renforcer l’apparence, le rendre intense, noir, épais. Twombly pense le contraire : c’est en retenant la pression de la matière, en la laissant se poser comme nonchalamment de façon que son grain se disperse un peu, que la matière va montrer son essence, nous donner la certitude de son nom : c’est du crayon. Si l’on voulait philosopher un peu, on dirait que l’être des choses est non dans leur lourdeur, mais dans leur légèreté.
Apprendre par la méditation, à laisser place à notre dimension de légèreté et par là-même retrouver notre être profond, voilà un beau programme.