Je rencontre souvent des personnes insatisfaites de leur vie. Elles ont l’impression de ne pas faire ce qu’elles devraient faire. Ou de ne jamais avoir le temps pour ce qu’elles aimeraient faire. Elles décrivent leur existence comme une forme de sursis en attendant de vivre pour de bon. Ces personnes sont tenues par l’espoir qu’un jour ce sera plus facile, plus tranquille, moins « speed » et qu’elles auront alors le temps de se consacrer à ce qui est essentiel pour elles…
Peut-être, nous reconnaissons-nous dans cette description…
Avoir peur que notre vie n’ait pas encore démarré
Mais remettre sans arrêt l’important à plus tard (« quand j’aurai du temps pour moi ») n’est-ce pas une façon d’empêcher notre VRAIE vie de commencer ? Traiter le quotidien comme une suite d’actes contraints est-il inévitable ? Nous avons parfois l’impression que nos désirs se sont transformés en projets. Nos projets en devoirs. Nos devoirs en obligations. Nous avons mis en place un cercle infernal et vivons dans le fantasme que cela s’arrête tout seul un jour.
Et si l’important n’était pas de faire quelque chose, ou même de chercher à « s’accomplir » mais résidait plutôt en une disposition d’accueil particulière. Il faut souvent un événement grave, une perte, une maladie, un bouleversement pour que nous nous décidions enfin à vivre pour de bon… Je me rappelle ma rencontre avec la romancière Maggie O’Farrel qui écrivait en 2019 toutes les fois où elle a frôlé la mort… Et combien cela a rendu sa vie précieuse.
Ou alors nous pouvons aussi commencer à méditer…
Méditer demande du courage
La méditation demande le courage de faire face à cette insatisfaction chronique que nous nous imposons. Elle nous demande le courage de faire face à la peur de ne pas vivre pour de bon. Elle nous demande d’être honnête. De nous arrêter quelques minutes pour faire un état des lieux : sommes-nous en apnée ? En sursis ? Et pourquoi ne nous décidons-nous pas à prendre notre vie au sérieux, là tout de suite, maintenant ?
La méditation nous permet de cesser de considérer la vie comme un projet que nous pourrions accomplir plus tard. Une fois toutes les bonnes conditions réunies.
Combien de temps allons-nous encore attendre pour aimer, prendre soin, regarder, nous émerveiller ?
Car, ne l’oublions pas, notre vraie vie est là, juste devant nous, maintenant. Pas ailleurs, pas plus tard.
C’est un réel plaisir de vous lire!
Merci pour vos mots qui sont vrais , nous invitent à nous rencontrer ,
Pas toujours facile…..
Merci Marie Laure
Bien cordialement
Regine
Merci pour votre commentaire chère Régine. Pas toujours facile en effet. C’est un chemin sur lequel il faut se montrer délicate et bienveillante envers soi.