J’imagine que de bonnes fées ont dû se pencher sur mon berceau car aussi loin que je me souvienne, une petite voix intérieure me parle et me protège. Elle me signale quand quelque chose ne me convient pas. Quand un mot, un geste, une situation ne sont pas tout à fait justes pour moi. C’est une voix sage et prévenante, qui me veut du bien. Avoir reçu un tel présent est une chance…
Faire taire ma voix intérieure
Et pourtant, en devenant adulte j’ai appris à faire taire cette voix. Ou plus exactement j’ai appris à ne plus l’écouter. Car ce qu’elle me susurrait à l’oreille était souvent en porte-à-faux avec les injonctions sociétales. Si bien que, dans un ardent désir d’être acceptée et d’être aimée, je me suis habituée à ne plus l’entendre, au profit des diktats qui m’expliquaient ce que doit être une bonne manageuse, ce que doit être une épouse sexy, ce que doit être une mère parfaite, ce que doit être une amie attentive… Je me suis pliée très consciencieusement à ce que la norme attendait de moi, avec la peur d’être exclue si je faisais différemment. Et j’ai bien réussi à m’intégrer je crois !
Intégrée socialement mais désintégrée intérieurement !
À 40 ans j’étais très bien intégrée socialement et tout à fait désintégrée intérieurement. Ma petite voix criait, me faisait mal au ventre, me serrait le cœur, mais je ne savais plus comment l’écouter. Cette voix intime ne faisait pas le poids face aux pensées dominantes.
Devant un tel désarroi, une bonne fée a eu pitié de moi. Elle est revenue et m’a offert le cadeau de la méditation, une pratique toute simple qui n’attendait que moi. Je me suis assise, j’ai fait silence et j’ai écouté. Peu à peu, j’ai trouvé le moyen de ménager une nouvelle place à cette voix intérieure. Cette voix qui sait discerner, qui sait trancher entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Cette voix confiante, intuitive, intelligente et… corporelle ! Oui, oui, cette voix est corporelle, c’est là que réside son secret.
Mon corps est-il d’accord ?
Pour le dire autrement : aujourd’hui, pour sentir si quelque chose me convient, j’observe si mes sensations corporelles et mentales sont en accord ; si mon corps se sent embarqué et aimé dans l’aventure proposée ; si mon être tout entier se sent concerné… Ou s’il s’agit seulement d’un ordre intellectuel, moral ou conformiste. Et à partir de là, je peux faire le choix d’y aller… ou pas. Pour moi c’est là que réside l’affirmation de soi : des retrouvailles avec soi – un soi plein et entier – qui permettent de savoir, à nouveau, ce que l’on désire vraiment. Et ces retrouvailles sont souvent avant tout corporelles. À partir de nos sensations, qui sont aussi bien physiques que psychiques, nous éprouvons l’alignement et trouvons les ressources pour dire oui… ou non !
La méditation pour s’affirmer
Loin du déchirement corps/esprit que nous nous imposons si souvent, la méditation nous aide à nous réunifier et, de là, à jouir de la force qui réside en nous pour dire oui… ou non ! En ameutant la globalité de notre présence, aussi bien sensorielle qu’intellectuelle, la méditation nous montre précisément où nous nous plaçons et à partir de là nous donne la puissance de dire oui… ou non !
S’affirmer c’est accepter de devenir unique
Grâce à la méditation j’ai pu écouter ma petite et charmante voix intérieure. Elle m’a aidée à devenir la mère unique que je suis, loin des conseils culpabilisants ; la ladyboss unique que je suis, loin des modèles managériaux (ridicules) imposés, la fille de mes parents adulte que je suis devenue, loin du sacrifice érigé en exemple… Mais aussi la méditante toute particulière que je suis, loin de la pratiquante parfaite que je croyais devoir être !
Mon essai Affirmez-vous ! est le témoignage de ce parcours