« Je ne serais pas arrivée là si… »
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous recommande la lecture d’un livre formidable paru chez Grasset cette année. Il s’agit de « Je ne serais pas arrivée là si… » de la grande reporter au journal Le Monde Annick Cojean.
Cet ouvrage rassemble une petite trentaine d’entretiens qu’Annick Cojean a mené auprès de femmes remarquables, connues et à la fois si peu connues de nous. Et c’est là toute la beauté de ces récits. Découvrir au cours d’un dialogue pudique et intime, une part de vérité de chacune de ces grandes dames, nous les rend plus humaines, plus chaleureuses, plus proches. Nicole Kidman, Agnès b., Joan Baez, Dominique Blanc, Françoise Héritier et bien d’autres nous donnent, en toute modestie, une leçon de vie en racontant certains épisodes marquants de leur propre chemin.
Perles de sagesse
Ce faisant elles nous livrent des perles de sagesse et nous montrent à quel point il est bénéfique de s’appuyer sur son histoire personnelle au lieu de s’en plaindre.
Voici ce que Patti Smith livre à Annick Cojean qui la questionne au sujet de l’absence :
« J’ai appris que lorsqu’on perd des êtres aimés, l’amour qu’on a partagé avec eux ne meurt pas. L’amour ne meurt pas ! Votre mère peut mourir mais ça n’interrompt nullement son amour à votre égard. Il est là, il est en vous ! En écrivant mon livre, je sentais une chaleur qui envahissait mon cœur et j’ai compris que c’était l’amour de mon frère. Il aidait à raviver la petite flamme vacillante à l’intérieur de moi. Et je fais tout pour qu’elle ne s’éteigne pas. Parce que l’amour est autour de moi. Celui de mon père, de ma mère, de Robert Mapplethorpe, de mon mari, de mes chiens. Je suis peut-être seule, à ce stade de ma vie, en termes de compagnon, mais je ne suis pas sans amour ! Et le fait de pouvoir écrire et sonder ma tristesse infinie, me permet de la retourner et de découvrir son pendant qui est la joie. »
Je suis peut-être seule, à ce stade de ma vie, en termes de compagnon, mais je ne suis pas sans amour !
Ces mots semblent tant dire une vérité qu’il est facile, le chagrin aidant, d’oublier. L’amour ne meurt pas. Et le pendant de le tristesse est la joie.
La joie est un des visages de l’amour
Dans le stage de Bienveillance que je vais enseigner la semaine prochaine, sont présentés les quatre visages de l’amour tels que les a pensés et détaillés la tradition bouddhiste (les quatre incommensurables). La joie est un de ces visages. Aucun doute que les mots de Patti Smith m’accompagneront à ce moment-là.
Je vous souhaite une belle lecture et un doux mois d’août.